Sylvia Bongo : Que Devient l'Ex-First Lady du Gabon ?

7/6/20253 min read

Panthers TV Magazine | Juin 2025

Chassée du pouvoir par un proche à la tête d'un régime de transition récemment légitimé lors de la dernière élection présidentielle, l’ex-femme forte de Libreville, épouse d' Ali Bongo Ondimba, l'ancien chef de l'état gabonais, refait surface à Paris et attaque en justice le régime actuel.

Portrait : de First Lady à persona non grata

Née en 1963 à Paris, Sylvia Valentin, fille d’un assureur français, a épousé Ali Bongo Ondimba en 1989 avant de devenir Première dame en 2009, à l’accession contestée au pouvoir de son mari. Pendant quatorze ans, elle incarne le visage « humanitaire » d’un régime accusé de répression et d’enrichissement de la famille Bongo, qui règne sur le Gabon depuis plus de 50 ans.

Derrière ses actions caritatives, beaucoup au Gabon et en Afrique francophone voyaient en elle une “présidente bis”, omniprésente dans les affaires, et un pilier du système Bongo. Elle est notamment accusée d’avoir tiré les ficelles lors des AVC d’Ali, renforçant le clan familial dans un pays miné par le chômage et les inégalités.

Que se passe-t-il aujourd’hui ?

Après le coup d’État militaire du 30 août 2023, mené par le général Brice Oligui Nguema, Ali Bongo est destitué, et Sylvia est placée en détention à Libreville, accusée notamment de détournement de fonds publics. Depuis, le régime militaire a organisé une élection présidentielle remportée par Oligui Nguema, conférant à la transition une légitimité populaire inédite depuis des décennies.

Libérée sous conditions, Sylvia a quitté le Gabon pour Paris, où elle tente désormais de contre-attaquer sur le terrain judiciaire, accusant le régime actuel de détention arbitraire et de mauvais traitements, alors même qu’elle est considérée par beaucoup comme partie prenante des pratiques d’oppression du régime Bongo.

L’affaire à Paris : stratégie ou fuite en avant ?

Selon Jeune Afrique :

Ali Bongo a été entendu à Paris le 1er juillet 2025 dans une plainte pour “torture”, en lien avec sa détention post-coup d’État.

Sylvia, de son côté, a déposé plainte pour détention arbitraire, tentant d’ouvrir un front judiciaire à l’international contre les nouvelles autorités gabonaises, désormais installées avec l’appui d’une partie de la population.

Cette offensive judiciaire n’est pas perçue comme une reconquête de dignité pour beaucoup de Gabonais, mais comme une manœuvre désespérée pour sauver des avoirs et se repositionner médiatiquement après avoir perdu un pouvoir confortablement exercé pendant quatorze ans.

Ce que disent les Gabonais

Pour de nombreux citoyens, Sylvia est le symbole d’un clan familial prédateur qui a confisqué les richesses nationales au détriment du peuple.

Son image est associée à l’ère Ali Bongo, marquée par la répression des opposants, les coupures d’Internet lors des élections, et un népotisme endémique.

Son départ de Libreville n’a suscité ni regret ni nostalgie chez une grande partie de la jeunesse gabonaise, qui voit dans la transition actuelle un tournant malgré ses propres limites.

En Bref :

Sylvia Bongo Ondimba n’est plus la “First Lady” en exercice mais une ex-première dame tombée en disgrâce, désormais confrontée à une nouvelle réalité où elle n’a plus le contrôle des institutions ni le soutien de la rue. Son recours à la justice française n’efface pas son passé ni l’amertume qu’elle laisse derrière elle au Gabon.

Loin d’être une héroïne pour une partie des gabonais, elle devient un symbole des privilèges perdus, des palais désertés et des batailles judiciaires qui s’éternisent, alors que Libreville, de son côté, regarde vers une page qu’elle a contribué à refermer.

La Justice française lu donnera t-elle raison ou pas ? Affaire à suivre..

Par la rédaction de Panthers TV , avec Boris Pichichi , alias Boris Ngouo